PHARMANEWS
La lettre hebdomadaire de pharmacie.ma
N°611 10 janvier 2022
34899 Destinataires
[ ÉDITORIAL ]
Attention : la variole peut revenir !

Par Abderrahim Derraji, Docteur en pharmacie 

Par une capsule qu’il a mise en ligne sur sa chaîne YouTube1, l’historien Laurent Turcot2 a rappelé aux internautes les conséquences de la défiance de la population vis-à-vis du vaccin antivariolique qui a été à l’origine de l’épidémie de la variole qui a sévi au Québec au XIXe siècle.


En mars 1885, la variole s’est répandue en grande partie en raison de la réticence de la population, essentiellement francophone, vis-à-vis de la vaccination qu’elle considérait comme étant inutile et dangereuse. 

En effet, dès les années 1860, l’utilité du vaccin antivariolique a été remise en question. Les Québécois refusaient de «souiller leurs enfants avec les bactéries contenues dans le vaccin» et les exposer à ses effets secondaires. 

Les communautés religieuses n’étaient pas non plus favorables à la vaccination et considéraient la résurgence de cette épidémie comme une punition divine après les débordements festifs du Carnaval. Les autorités religieuses n’aimaient pas non plus ce «triomphe du laïcisme» et travaillaient de pair avec les anti-vaccins pour effrayer la population.

Certains médecins, qui croyaient que le fait d’injecter le virus rendait malade, ou que la vaccination n’avait pas encore fait ses preuves, avaient également contribué à exacerber la résistance à la vaccination ! En revanche, les patients recouraient à des remèdes douteux dont la promotion était largement assurée par la presse de l’époque.

Devant l’aggravation de la situation sanitaire, les employeurs demandaient à leurs salariés de se faire vacciner sous peine d’être congédiés, et les citoyens qui refusaient de se conformer aux mesures sanitaires imposées par la Ville s’exposaient à des amendes, voire des peines d’emprisonnement. Les autorités avaient même fait appel aux policiers pour isoler les malades et vacciner les sujets non contaminés. Ces mesures avaient provoqué la colère des Québécois. D’après l’historien Laurent Turcot, des émeutiers avaient mis le feu le 28 septembre 1885 au Bureau de santé du faubourg et ils se sont dirigés vers l’Hôtel de Ville où les vitres n’avaient pas tardé à voler en éclats.

L’épidémie de 1885 a été la plus importante de l’histoire du Québec. Environ 20.000 personnes avaient été affectées par la variole. Quelque 13.000 malades ont été défigurées et 5.864 n’avaient pas survécu à cette affection, dont plus de 3.100 rien qu’à Montréal. Cette épidémie est considérée comme la dernière apparition non maîtrisée de la variole dans une ville moderne, sachant que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) n’a annoncé son éradication définitive qu’en 1979.

On ne peut s’empêcher de faire le parallèle entre cette épidémie et la pandémie actuelle. Comme pour la variole, nous disposons de vaccins même si leur efficacité ne dure pas dans le temps. Nous disposons également, et depuis peu, de médicaments réellement efficaces, mais dont l’accessibilité peut poser problème.

Pour faire face aux anciens et nouveaux variants, la majorité des États mise sur les campagnes de vaccination pour limiter les formes graves de la maladie et la saturation des structures de soins. Mais en même temps, dans la plupart des pays, un pourcentage plus au moins important de citoyens refuse de se faire vacciner. Cette minorité peut être sous l’influence de certains «experts», politiciens ou influenceurs du web qui font généralement du complotisme leur fonds de commerce.

In fine, même si on ne sait pas de quoi demain sera fait, on ne peut pas continuer à nier que de nombreuses études ont révélé que la vaccination anti-Covid-19 permet d’éviter les formes graves de la maladie, comme on ne peut pas non plus nier qu’un grand nombre de sujets non vaccinés est actuellement entre la vie et la mort. Malheureusement, leur état ne semble guère émouvoir les «prédicateurs» qui les ont convaincus de ne pas se faire vacciner. 

  1. https://www.youtube.com/watch?v=DVMY0fqMeH0&t=72s
  2. https://oraprdnt.uqtr.uquebec.ca/pls/public/genw050r.page_perso?owa_no_personne=514740&owa_aff_rep_experts=O&owa_mot_cle=turcot
Revue de presse
Colchicine et Covid-19 : on nous aurait menti !  Colchicine et Covid-19 : on nous aurait menti !

Il y a à peine un an, le Dr Jean-Claude Tardif, directeur du Centre de recherche de l’Institut de cardiologie au Québec, a déclaré, lors d’un point de presse, que la colchicine est efficace dans la prise en charge de la Covid-19 et permet de prévenir les complications de cette maladie. Cette molécule serait, d’après ce cardiologue, «le premier médicament oral dont l’efficacité a été démontrée pour traiter des patients avant leur admission à l’hôpital».

Entre temps, l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS), qui a la charge d’évaluer les bénéfices des médicaments au Québec, est intervenu à deux reprises pour déconseiller le recours à la colchicine. La revue scientifique «The Lancet» a publié, au mois d’octobre dernier, les résultats définitifs d’une étude britannique d’envergure qui a conclu à l’inefficacité de cette molécule dans le traitement de la Covid-19, et même les résultats définitifs de l’étude de l’Institut de cardiologie avaient conclu qu’ils n’étaient pas significatifs.

Depuis, le Dr Tardif et les chercheurs faisant partie des comités scientifiques qui chapeautaient l’étude sur la colchicine se sont tus.

En janvier 2021, la publication des résultats préliminaires des essais cliniques financés à hauteur de 5 millions de dollars par le gouvernement québécois laissait croire à une «réussite éclatante» et une «découverte scientifique majeure». Mais, dès le mois de mai 2021, la publication des résultats définitifs de cette même étude dans la revue «The Lancet», mais cette fois révisés par un groupe de scientifiques externes n’a pas confirmé le résultat annoncé initialement par le Dr Jean-Claude Tardif.

«Le domaine de la recherche est devenu très compétitif et chacun essaie d’être le premier à faire une découverte. Donc, chacun veut marquer son territoire. Ça devient une question de marketing», a indiqué le professeur Joe Schwarcz qui dirige l’Organisation pour la science et la société, attachée à l’Université McGill.

L’approche du Dr Jean-Claude et de l’Institut de cardiologie a fait l’objet de critiques par de nombreux experts comme le Dr Marquis qui déplore cette façon d’exagérer des résultats en raison des attentes qu’elle peut créer, surtout dans un contexte de pandémie. 
Source : https://www.journaldemontreal.com

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La Chine se prépare à mettre sur le marché un cocktail d’anticorps efficaces contre la Covid-19 La Chine se prépare à mettre sur le marché un cocktail d’anticorps efficaces contre la Covid-19

D’après le quotidien «Les Échos», la Chine se prépare à mettre sur le marché un médicament composé de deux anticorps qui seraient efficaces contre les variants Alpha, Bêta et Delta du Sars-CoV-2 et en partie contre le variant Omicron. Un dossier a été disposé à la FDA dont le feu vert est nécessaire pour pouvoir commercialiser ce cocktail d'anticorps aux États-Unis.

Ce traitement a été mis au point au début de 2020 par Brii Biosciences, une société basée à la fois en Chine et aux États-Unis, et l'Université Tsinghua à Pékin.

D’après les conclusions de l’essai mondial de phase III réalisé sur 847 patients atteints de Covid-19, cette association d’anticorps pourrait éviter 80% des hospitalisations et des décès.

D’après Hong Zhi, patron et co-fondateur de Brii Bioscences, ce médicament a obtenu le feu vert des autorités sanitaires chinoises le 8 décembre dernier pour une «utilisation en urgence», ce qui va permettre de le commercialiser au mois de janvier ou au plus tard au premier trimestre 2022.

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Zona : Pfizer et BioNTech préparent un vaccin à ARNm Zona : Pfizer et BioNTech préparent un vaccin à ARNm

Forts de leur vaccin anti-Covid-19 Comirnaty®, le laboratoire américain Pfizer et la biotech allemande BioNTech se penchent actuellement sur un vaccin à ARN messager (ARNm) pour se prémunir contre le zona, une maladie virale qui peut entraîner des complications chez les plus de 50 ans et chez les sujets immunodéprimés.

D’après un communiqué mis en ligne mercredi dernier, l'accord conclu entre les deux entités porte sur la recherche, le développement et la commercialisation du vaccin. Les essais cliniques devraient débuter au deuxième semestre de 2022.

D’autres laboratoires ont préféré travailler sur des affections pour lesquelles il n’existe pas encore de vaccin comme le VIH, mais Pfizer et son partenaire ont choisi le zona, sachant qu'il existe déjà un vaccin efficace contre cette maladie. Pfizer et BioNTech estiment qu'il est possible de développer, grâce à la technique de l’ARNm, un vaccin plus efficace et mieux toléré que le vaccin Shingrix qui est commercialisé par GlaxoSmithKline (GSK) depuis 2017.

D’après l’accord signé par Pfizer et BioNTech, les deux partenaires partageraient les coûts de développement et les bénéfices bruts des ventes du futur vaccin. L’américain versera, dans un premier temps, 225 millions de dollars à son partenaire allemand.

Pfizer aura le droit de commercialiser ce vaccin dans tous les pays du monde à l’exception de l'Allemagne, la Turquie et certaines nations en développement où la biotech allemande jouira des droits exclusifs sur ce vaccin.
Source : https://www.lesechos.fr

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Diabète : les pharmaciens d'officine organisent une campagne de sensibilisation et de dépistage Diabète : les pharmaciens d'officine organisent une campagne de sensibilisation et de dépistage

La Société marocaine de valorisation de l’acte officinal (SMVAO) lancera, les 19 et 20 janvier 2022, une campagne de sensibilisation et de dépistage du diabète type 2 à travers les pharmacies d’officine de Rabat et de sa région.

Les pharmaciens qui se sont portés candidats pour participer à cette campagne bénéficieront d’une formation qui se tiendra le 13 janvier 2022 au Centre national de pharmacovigilance à Rabat.

La sensibilisation et le dépistage se dérouleront au sein des officines et à titre gracieux. La SMVAO table sur le dépistage de 50 à 100 patients (définis comme à risque selon les critères de l’Organisation mondiale de la santé – OMS) par pharmacie.

Le dépistage se fera à l’aide d'un glucomètre, et à chaque fois qu’une hyperglycémie est identifiée, le sujet est systématiquement orienté vers un laboratoire d’analyses médicales afin de confirmer ou d'infirmer l’hyperglycémie. Dans le cas où l’hyperglycémie est confirmée, le patient sera orienté vers un médecin ou un centre de santé afin qu’il soit pris en charge.

«L’objectif de cette initiative est de dépister les sujets diabétiques pour éviter les complications liées au diabète telles que la rétinopathie, l'atteinte rénale, etc.», a déclaré Aicha Zahi, docteure en pharmacie et présidente de la SMVAO. Et d’ajouter : «Ces complications portent préjudice au patient et engendrent un coût non négligeable aussi bien pour lui que pour le système de santé. Par contre, un diabétique dépisté précocement et pris en charge convenablement peut vivre normalement». 

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